Dimanche 3 Septembre
Arrivés à cette date, on se rend
compte que le séjour est passé plus que vite malgré l’absence des proches qui
pèse. Avant de partir pour cette nouvelle aventure, on se dit qu’il faut le
faire, qu’il faut partir. On a peur, on appréhende et finalement, c’est déjà
fini. Tout ça n’appartient plus qu’au passé. Et au bout du compte, tout n’a pu
être que positif. On a appris une nouvelle langue, une nouvelle culture. On
fait des rencontres, non nombreuses pour moi mais suffisantes et on apprend à
vivre avec une nouvelle famille.
Cette journée a été un pur déchirement me concernant tel un cœur que l’on arrache. A l’avenir, je ne sentirai plus ces petites mains, je n’entendrai plus cette voix de bébé, je ne dirai plus « Night night », je ne ferai plus de bisous, de gros câlins… Et je dois dire adieu à cette famille qui m’a chaleureusement accueillie et qui m’a soutenue quand le moral était bas, cette famille avec laquelle je garderai contact le plus longtemps possible et que j’aimerais tellement revoir.
Le matin, je m’occupe de Laura comme je peux, on doit partir à 11h30 alors il ne faut pas traîner. Bien sûr, mes valises sont prêtes. Natasha, Ellis, Joshua et Sophie viennent spécialement me dire au revoir, cela me fait mal au cœur. Après ces adieux, je pleure à chaudes larmes…
Le petit déjeuner n’est pas gai. Avant, je pleure. Pendant, je fonds. Je ne peux pas me contrôler tellement c’est dur. La petite Laura est à ma gauche et ne comprend pas ce qui se passe. Ce matin, Shareen l’a vêtue d’une petite jupe en jean qu’elle n’a jamais mise auparavant avec ses belles chaussures bleu marine toutes neuves. On prend une photo souvenir, unique photo de nous quatre, famille provisoire de sept mois.
Photo souvenir
On arrive tôt à l’aéroport. Je suis angoissée car je ne sais pas si mes bagages, suite à la restriction de la taille des bagages à main après une alerte à l’attentat qui a lieu en août. Je sais d’avance que j’ai emmené trop de bagages.
Le midi, on mange sur place au restaurant. Je me sens assez
triste mais j’arrive à dédramatiser. On se dit au revoir assez tôt car les
Campbells doivent partir et puis je n’aime pas les adieux de toute façon.
Avant toute chose, je tente de rentrer mon bagage à main dans le sac de contrôle installé devant la porte d’embarcation. Il ne rentre pas. J’enlève l’ordinateur de son sac et je le mets dans une poche que j’avais. Je bourre le sac à ordinateur que j’enregistre dans les saoutes.
Maintenant, c’est bon, je peux y aller. Je dis au revoir à la petite Laura qui ne veut même pas rester dans mes bras. Elle ne se rend pas compte qu’elle ne me reverra pas pendant longtemps. Je dis au revoir à Shareen qui pleure un peu, moi aussi. J’ai tellement pleurer et le fait d’avoir déjeuner avec eux juste avant m’a fait du bien. Je fais des signes d’adieu jusqu’à ne plus les voir. Ça y’est, ils sont partis, c’est la fin de mon histoire.
L’avion est en retard d’1h30. 1h30 de tristesse absolue. Je ne pleure pas, je réfléchis et je repense à tous les bons moments passés ici. J’arrive à relativiser dans l’avion et ça va à peu près.
En avion, vue sur l'Angleterre
Ensuite il faut attendre l’arrivée des bagages à Nantes. C’est long… A ma plus grande surprise, les retrouvailles que je désirai depuis très longtemps ne me rendent que nostalgique avec une sensation étrange au fond de moi. Inexprimable… J’ai du mal à exprimer ma joie sachant que je ne suis pas folle de joie. Je devrais l’être je sais.
Ce n’est qu’arrivée à la maison que je réalise que je suis bel et bien rentrée en Vendée et que je peux enfin redécouvrir les joies d’habiter là-bas.
Je téléphone à Shareen pendant 30 minutes comme si on ne s’était jamais quittées… Ni Guillaume, ni les parents ne comprennent la discussion. On en rit toutes les deux. Shareen est déprimée de ne voir personne dans la maison. Cela lui a fait drôle de passer devant ma chambre vide… Et là, George est partie chercher Irina, la nouvelle au pair… La petite Laura dort pleine de rêves…
J’apprends dans la semaine que la petite Laura semble nostalgique dès fois lorsqu’ils parlent de moi et pointe du doigt ma photo quand elle me voit. J’espère que la petite Laura ne m’oubliera jamais et que lorsque je reviendrai la voir, elle se souviendra de moi… Elle va me manquer la petite Laura…